La guérison au sens profond n’est pas la même chose que le fait de guérir d’une maladie.
Il y a une différence entre le soin et le traitement curatif : le traitement curatif cherche à faire disparaître la maladie ; le soin est l’art de prendre soin — il accompagne, soulage et relie. La guérison véritable, elle, restaure la plénitude de l’être.
La véritable guérison naît de la connexion au Sacré, car seul le Sacré peut répondre à l’angoisse profonde de vivre et de mourir. Sans cette connexion, quels que soient les soins ou les traitements reçus, quelque chose dans l’âme demeure inassouvi. La médecine, l’amour et la bienveillance sont précieux et nécessaires — mais, unis au Sacré, ils trouvent leur pleine portée.
L’une des tâches du chaman est d’ouvrir un rêve de guérison. Puisque la vie elle-même est un rêve, le chaman nous aide à re-rêver nos existences, à re-tisser ce qui a été déchiré, afin que le courant de la puissance guérisseuse circule à nouveau.
Pourtant, la guérison ne se force pas : on ne la commande pas, on ne la contrôle pas. Elle vient comme un don, librement offert. Mais si la guérison est un don, vivre en plénitude est une responsabilité : accueillir ce don nous appelle à l’alignement — dans nos choix, notre corps, nos relations, notre place dans la grande toile du vivant.
Guérir ne signifie pas toujours la fin de la douleur ni l’absence de maladie. C’est retrouver le sens, la connexion et la paix. Seul le Sacré offre cette plénitude. Seul l’Esprit — qui circule dans la nature, entre nous et en nous — peut nous apprendre à inviter la guérison dans nos vies.