Roberta Rivin
Roberta Rivin, née le 20 décembre 1937 à Brooklyn, New York, et décédée en 2012, était une figure éminente dans les communautés néo-chamaniques et des arts indigènes, particulièrement en Europe.
Bien qu’elle n’ait pas publié de livres, elle a eu un impact significatif à travers ses consultations, ses enseignements chamaniques et sa Galerie Urubamba à Paris, qui servait de centre pour la promotion des traditions indigènes et du chamanisme.
Ses activités reflétaient une profonde connexion avec les enseignements du chamanisme de base de Michael Harner, bien qu’elle ait développé une approche unique mêlant art, anthropologie et spiritualité.
Vie et Formation
Née de parents immigrants autrichiens, elle a grandi dans un milieu laïc et progressiste à New York. Elle a étudié le théâtre et l’anthropologie à l’Université de Californie, Berkeley, où elle a assisté le cinéaste Jean Renoir en 1959. Dans les années 1960, elle a travaillé comme écrivaine et chercheuse pour Westinghouse et CBS, puis a enseigné à l’École Internationale de Prague (1967–1969).
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, elle a voyagé en Amérique latine pour des projets humanitaires, passant du temps dans l’Amazonie brésilienne avec des groupes indigènes comme les Karaja et les Ka’apor. Elle s’est installée brièvement à Pernambuco, au Brésil, et a occupé des rôles administratifs avec le Peace Corps (1970–1972), expériences qui ont éveillé son intérêt pour les cultures indigènes, le chamanisme et l’artisanat traditionnel.
Galerie Urubamba : Centre Culturel à Paris
En 1972, Rivin s’est établie à Paris et a fondé la Galerie Urubamba au 4 Rue de la Bûcherie, dans le Quartier Latin, près de Notre-Dame. Nommée d’après la rivière Urubamba au Pérou, la galerie mettait en avant des arts et artefacts indigènes des Amériques (particulièrement amazoniens et amérindiens), d’Afrique et d’Océanie, valorisant l’artisanat traditionnel et les traditions chamaniques. Associée à l’association française "ROBERTA RIVIN URUBAMBA" (enregistrée vers 2006), elle visait à rechercher, enseigner et diffuser la connaissance des modes de vie indigènes, des arts et du chamanisme auprès d’un large public.
La galerie servait également de librairie et de centre de ressources, où Rivin fournissait des livres rares sur les cultures amérindiennes, souvent importés de librairies spécialisées aux États-Unis, et organisait des événements culturels. En 2001, elle a organisé l’exposition "L’Art de la Plume en Amazonie" à la Fondation Bismarck à Paris, mettant en lumière l’art des plumes amazonien.
Après son décès, sa collection personnelle de plus de 150 artefacts du XIXe et XXe siècle (principalement des œuvres de plumes amazoniennes, des parures et des objets cérémoniels) a été vendue aux enchères, notamment lors de la vente "Carnets de Voyages" de Millon en janvier 2021, provenant de collections privées, de musées ethnographiques suisses et allemands, et de ses propres acquisitions.
Travail Chamanique
Rivin est devenue une praticienne chamanique dévouée, décrivant le chamanisme comme une "approche ancestrale de la connaissance" avec deux principes fondamentaux : tout a une dimension spirituelle, et tout dans l’univers est interconnecté.
Elle mettait l’accent sur les effets pratiques plutôt que sur la croyance, décrivant parfois l’"esprit" comme une "énergie" ou une "vibration" pour les sceptiques. Ses immersions amazoniennes ont été déterminantes, l’amenant à étudier les traditions chamaniques globales, y compris celtiques.
Bien que les références directes à Michael Harner soient limitées dans les archives publiques, son travail s’inscrivait clairement dans le cadre du chamanisme de base. Elle a collaboré avec des figures clés de cette lignée, notamment Sandra Ingerman et Claude et Noëlle Poncelet, .
Je souligne son rôle de formatrice remarquable, enseignant des techniques avancées comme la divination, le recouvrement d’alliés, le travail de psychopompe et la guérison par extraction, toutes ancrées dans la méthodologie de Harner, le chamanisme de base. Elle proposait des consultations, des conférences et des stages à Paris, mêlant chamanisme et éducation culturelle.
L’approche de Rivin était pratique et expérientielle, reliant le chamanisme à l’art et à l’anthropologie. Elle animait des stages en petits groupes, souvent à Paris, et utilisait la Galerie Urubamba comme espace pour des échanges culturels et spirituels.
Ses enseignements reflétaient une synthèse des traditions amazoniennes et du chamanisme de base, avec un accent sur l’interconnexion universelle et l’application pratique des techniques chamaniques.
Rivin est restée active à Paris jusqu’au début des années 2010, donnant des conférences, comme celle à Sanary-sur-Mer en 2011, sur les racines globales du chamanisme (des Celtes aux Amazoniens). Elle était répertoriée professionnellement sur LinkedIn comme directrice de la Galerie Urubamba jusqu’à cette période.
Elle est décédée en 2012. Son impact perdure à travers ses collections et les témoignages d’élèves.