Le chamanisme occidental et moderne

Le chamanisme que je pratique

Je pratique le chamanisme avec dévouement depuis 1996. Avec le temps, j’ai développé un certain nombre de théories personnelles sur ce que le chamanisme est, ce qu’il fait, et comment il fonctionne. Ce sont bien des théories — ce n’est pas « la vérité », mais mon opinion, fondée sur mon expérience et mes réflexions.

Le chamanisme est un art de l’expérience directe. La plupart des praticiens vivent des expériences similaires, mais les détails varient. Parfois beaucoup. Cela donne lieu à des systèmes différents. Pourtant, au cœur de tous, il y a une même dynamique : une relation vivante avec la « réalité non ordinaire » et « ceux qui y résident ».

En Occident, on parle aujourd’hui d’une renaissance chamanique. Certains diront que c’est une mode. Mais le chamanisme est un phénomène mondial, enraciné dans toutes les cultures, sur tous les continents, y compris en Europe. Il existe depuis les origines de l’humanité, et il est probable qu’il continue, même si un jour nous colonisons l’espace.

On le trouve aussi bien dans des sociétés traditionnelles (comme certaines en Papouasie-Nouvelle-Guinée) que dans des pays très technologiques (comme la Corée du Sud). Il est pratiqué par des personnes de tous milieux, de toutes cultures, à tout âge.

Je définis le chamanisme ainsi :

C’est l’art de modifier sa conscience à volonté, pour entrer dans une autre réalité, y travailler avec des "Alliés", apprendre, et créer des changements pour soi, pour les autres, et pour le monde.
C’est un acte productif (il engendre des résultats utiles) et un acte de sens (il nous relie au sacré).

Quant à ce qu’est cette autre réalité, je laisse chacun libre de son interprétation. Certains y voient un monde spirituel, d’autres un univers parallèle, ou encore une activité du cerveau. Peu importe : elle existe. Nous la visitons chaque nuit en rêvant. À ce titre, vous êtes déjà un praticien chamanique naturel chaque fois que vous rêvez.

Le mot chamanisme est souvent débattu. Il vient d’une culture sibérienne, où il n’est d’ailleurs qu’un mot parmi d’autres pour désigner cet art. Malgré les discussions sur son usage, je considère qu’il désigne bien un phénomène global, défini par un enchaînement d’actions spécifiques :

  1. Utiliser un moyen sûr de modifier la conscience.

  2. Faire voyager une partie de soi dans une autre réalité.

  3. Travailler dans cette réalité (obtenir des informations ou de l’énergie).

  4. Revenir à la réalité ordinaire.

  5. Constater que quelque chose a changé.

Si l’on accepte cette définition, alors il existe sur cette planète une véritable classe de praticiens… qui mérite un nom. On ne peut pas simplement dire « transes », « extatiques » ou « mystiques ». Le mot chamanisme s’est imposé à l’international. Il n’est pas parfait, mais il est compréhensible.

Trois axes du chamanisme

Le chamanisme travaille avec :

a. La Nature — par les esprits de la nature, les énergies naturelles, et un mode de vie harmonieux avec le vivant.


b. Les Ancêtres — qui peuvent être :

  • Génétiques (lignée familiale),

  • Mythiques (maîtres, figures spirituelles ou historiques),

  • Spatiaux (liés à un lieu où l’on vit profondément).

Ainsi, un Français élevé en Norvège a des ancêtres français et norvégiens. Quelqu’un qui lit Socrate ou Épictète s’inscrit dans une filiation philosophique grecque. Et si l’on vit longtemps dans une région, les anciens de ce lieu deviennent en quelque sorte nos ancêtres aussi. L’ascendance ne se réduit pas à l’ADN.

c. Le Divin — toujours présent, donnant sens à la vie.
Un chamane monothéiste travaille avec Dieu (et peut-être avec les anges ou les saints). Un chamane polythéiste travaille avec plusieurs divinités. Dans les deux cas, il y a lien à quelque chose de plus grand, plus profond.

Une voie intérieure, incarnée

Le premier mouvement du chamanisme est toujours un voyage intérieur. Même si, dans certains cas, des personnes disent sortir de leur corps (OBE), la majorité entre d’abord dans un monde intérieur. Que ce soit une réalité spirituelle ou notre subconscient, cela reste ouvert à l’interprétation de chacun.

Le chamanisme permet aussi de résoudre des problèmes, de créer du sens (lié au sacré), ou simplement de se réjouir. Il est aussi bien un chemin solitaire qu’un moyen de rencontre — dans les cercles de tambour, de rêve ou de voyage.

C’est un art intuitif, visionnaire, qui passe avant tout par le cœur. Une philosophie de vie, qui peut mener à une plus grande liberté intérieure. Son but : l’harmonie, l’autonomie et la joie.

Le chamanisme ouvre des passages vers les rêves, vers la réalité non ordinaire, vers la nature. C’est une voie de révélation directe.

Mon chamanisme cherche un équilibre entre tête, cœur et ventre :
Je veille à unir la pensée rationnelle, l’intuition et l’action. Je pratique un chamanisme culturellement neutre, non-directif, et sans titre.

Je ne me dis pas « chamane ». Je ne veux en aucun cas m’approprier les cultures, rituels ou récits sacrés des autres peuples.